Pour aborder cette étude, une difficulté primordiale doit être circonscrite, c'està- dire très clairement formulée. Je note donc, une fois de plus, ceci : le concept de fonction dogmatique n'est pas justifiable dans l'ordre épistémologique actuel, où sont classés, étiquetés et mis en rapport les savoirs concernant les organisations en général et la reproduction du système industriel lui-même. Les travaux que j'ai conduits là-dessus ne sont pas à ce jour nommables et la méthode qui les inspire serait tenue pour une maraude, s'ils ne trouvaient audience en quelques cercles des plus restreints, mais fort savants.
Précisons les choses. Le mot dogme et les substantifs ou adjectifs de sa famille inspirent l'horreur partout, y compris dans nos milieux scientifiques, sauf à inclure les questions les plus brûlantes dans une sorte de réserve érudite, lieu d'enfermement des savoirs disparus ou jugés en voie d'extinction, si ce n'est d'extermination méthodique. Ainsi va l'histoire des religions, érigée tantôt en distraction culturelle, tantôt en dépotoir des croyances éliminées par l'industrie. Alors même que la dogmatique — terme très opportunément restauré par l'historiographie juridique allemande — a dévoilé sa portée d'énigme et quelques-uns de ses enjeux, aucune démonstration à l'heure actuelle n'est en mesure de vaincre l'indifférence la plus commune, une indifférence certes innocente, mais socialement très efficace.